vendredi 2 mars 2007
L'agriculture biologique en question(s)
Par Val, vendredi 2 mars 2007 à 21:10 :: Agriculture biologique
... (du latin agricultura) est l'ensemble des activités économiques ayant principalement pour objet la culture des terres, et d'une manière générale « l'ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la production de végétaux et d'animaux utiles à l'Homme ».
Dans le domaine de l'économie agricole, l'agriculture est définie comme l'ensemble des activités dont la fonction est de produire un revenu financier à partir de l'exploitation de la terre (cultures), des forêts (foresterie), des produit de la mer, lacs et rivières (aquaculture, pêche), des animaux de ferme (élevage) et des animaux sauvages (chasse).
L'agriculture diffère de l'agronomie, laquelle représente l'ensemble des connaissances scientifiques, économiques et sociales auxquelles il est fait appel pour comprendre l'agriculture dans toutes ses dimensions.
L'objectif de l'activité agricole est essentiellement d'assurer la sécurité alimentaire des humains et des animaux d'élevage. Toutefois, l'agriculture produit également un nombre important de produits tels que des peaux d'animaux, des engrais, des produits destinés à l'industrie (éthanol, fécule), des fibres (coton, lin, laine, chanvre), des plantes vertes et fleurs, du bois.(Wikipédia, encyclopédie en ligne.)
Les archéologues et historiens datent la découverte de l'agriculture à plus ou moins 10 millénaires. Expérimentations, cultures et autres croisements ont permis l'édification et l'évolution de nombreuses cultures et civilisations, transformant irrémédiablement les paysages et les peuples.
En chinois, le pictogramme du verbe manger est le même que celui du riz. Céréale dont on utilise les grains pour agrémenter de fines porcelaines peintes de bleu qui, prétendent certains maîtres, offrent au thé vert le seul écrin apte à en révéler l'éclat. Et après vous avoir salué, on ne vous demandera pas comment vous allez ? ou vous portez ? mais si vous avez mangé du bon riz ?
Des secrets de l'irrigation du désert, Cyrus tire les premiers jardins ; les égyptiens vivaient au rythme du Nil et de ses crues ; le taro a permis aux asiatiques d'explorer et coloniser les îles de Polynésie ; l'une des plus vieilles bourses au monde traite... du poivre ; une maladie de la pomme de terre a plongé l'Irlande dans la famine ; montagnes andines transfigurées par la culture en terrasse ; etc...
Si l'élaboration d'une nouvelle technique prends parfois plusieurs génération, la perte de ces même connaissances ne prend parfois qu'un instant : guerres, religions, cataclysmes ont ainsi balayé à travers le temps des savoirs aujourd'hui perdus, que la science s'efforce de redécouvrir, telle la Terra preta.
L'agriculture biologique, c'est quoi ?
Concrètement : en partant du simple principe que la nature est bien faite, qu'à côté du poison pousse l'antipoison, qu'à côté du nuisible gît l'insecte-ami-du-jardinier, il s'agit de revenir à des procédures de culture et d'élevage simples, combinant le recyclage immédiat ou différé des déchets, l'utilisation de traitements naturels contre les nuisibles et maladies, sélection des plants pour récupération des graines et respect des cycles propres à chacun, gestion des ressources en eau et emploi de matériaux naturels ou recyclables.
Il n'est pas question de parvenir au produit parfait, mais obtenir un produit vrai, une tomate au bon goût de tomate, une viande savoureuse qui ne perd pas la moitié de son volume lors de la cuisson, du chocolat au beurre de cacao, etc...
L'agriculture biologique préserve la biodiversité en proposant des dizaines de variétés de courges ou de fromages sur les étals et en préservant les environnements dans lesquels sont dirigées les exploitations. Elle induit le respect du consommateur, à qui l'on fourni un aliment de qualité, et du producteur qui, par les ventes directes notamment, maintient un prix de vente équitable qui lui permet de vivre décemment d'un métier qu'il pratique avec soin. Elle offre à chacun un monde de saveurs et aux enfants un avenir pour le monde. Sans oublier les jardins de Cocagne !
Quelle différence avec les autres types d'agriculture ?
La révolution industrielle d'après-guerre a amené son lot d'innovations techniques et radicalement changé les habitudes en un demi-siècle. De parcelles de quelques hectares et parfois moins, les moissonneuses ratissent maintenant des surfaces toujours plus grandes, les troupeaux et cheptels sont passé de quelques dizaines de têtes à plusieurs milliers, les paysans sont remplacés par des ouvriers serristes ou des ouvriers en polycultures, et les récoltes sont vendues à perte, avec compensation par primes de la part de la Communauté Européenne.
Les rivières bretonnes sont régulièrement polluées par les nitrates contenues dans les déjections de porcs épandées sur les champs. Champs immenses qui, un peu partout, s'érodent et/ou s'assèchent comme jamais, privés de la protection anti-vent des haies végétales ou murets de pierre qui les bordaient et les délimitaient autrefois, des racines des buissons qui retenaient le sol et l'eau, de la faune qui l'enrichissait par sa présence. Innovation suprême, la culture hors-sol, pratiquée sous serre, qui permet la culture de tout fruit ou légume, peu importe la saison, dans un environnement parfaitement maîtrisé. Le tout copieusement arrosé de pesticides et insecticides (qui éliminent les nuisibles mais aussi abeilles, les plantes envahissantes comme les fleurs sauvages), sans oublier les hormones et autres antibiotiques dont sont abreuvés les animaux d'élevages industriels, aux pratiques souvent décriées (notamment dans l'habitat attribué et le comportement de certains employés ou responsables).
Dans cette course au rendement, certains se démarquent par une pratique raisonnée, label, indication géographique protégée, Appellation d'origine contrôlée, tentant un compromis entre modernité et pratiques anciennes.
Phénomène de mode ou nécessité économique et environnementale ?
Pour de nombreux agriculteurs, plus question de recueillir soi-même ses semences, confectionner soi-même son engrais, les poids lourds de l'agro-alimentaire, Monsanto, Dole et consorts s'emploient à contrôler le marché, brevetant tout ce qu'ils peuvent, fournissant graines, engrais et pesticides via des contrats de plus en plus dénoncés.
Résidus de pesticides et engrais retrouvés dans les aliments, apparition ou accroissement de maladies animales dans les élevages, aliments au goût de carton-pâte, OGM, etc, se nourrir devait être plus simple, mais il faut parfois un diplôme de chimie pour déchiffrer la liste d'ingrédients de simples biscuits. Le nombre des enfants allergiques augmente, l'obésité menace, cancers et autres se multiplient, ...au point que de plus en plus de personnes s'interrogent et interrogent commerçants, élus, décideurs et cultivateurs sur la nature réelle de tous ces progrès et leurs soi-disant bienfaits.
Une innovation technique, si elle se fait au détriment de la santé publique ou de l'écosystème, est-elle un progrès ou une idée saugrenue ? Mérite-t-elle d'être appliquée ou l'esprit censé ne préfèrera-t-il pas consacrer son énergie à l'étude d'une autre, aux résultats peut-être inférieurs, mais aux conséquences bien moins fâcheuses ?
Agriculteurs, éleveurs, maraîchers, grossistes, commerçants et consommateurs de produits biologiques sont souvent partis d'un constat, d'un ras-le-bol, après une épizootie de vache folle, de mouton volant ou de grippe à bière, lassés d'entendre parler de manifestations paysannes où l'ont dénonçait des prix d'achat outrancièrement faibles, excédés d'être considérés comme des parts de marché à qui l'on fait avaler n'importe quoi...
Loin des modes hippies ou bobo, souvent loin aussi de la politique, le consommateur bio est un consomm'acteur, conscient que de son achat dépend son plaisir, mais pas seulement.
Le bio est-il vraiment plus cher ? Où et comment acheter ?
J'en entends dans le fond :"Faut être riche pour pouvoir manger bio !"
Jusqu'à récemment, c'était vrai, partout en France le bio était presque hors de prix. Allant régulièrement en Belgique et en Hollande, y ayant visité des magasins bio, je suis depuis l'euro en mesure d'apprécier pleinement les différences de prix, et je confirme qu'à produit de même marque, même poids, même emballage, un large fossé s'étendait ! La tendance va à l'amélioration depuis quelques temps, les grandes marques de la distribution se dotant de filières bio dans leurs produits génériques, et les enseignes spécialisées dans le bio se diversifiant pour laisser la place à de nouveaux venus aux prix plus attractifs. Le commerce en ligne joue aussi un grand rôle, même si certains modes de livraison s'éloignent un tantinet de l'aspect écolo des choses, certaines villes ou régions étant encore mal desservies par le commerce bio de proximité ou marché hebdomadaire.
Mis à part les jardins de Cocagne, vous trouverez ici, là, ou là quelques adresses, pour plus d'informations, formations, et même un peu d'humour !
Pour moi, consommer bio c'est pouvoir faire une soupe sans peler les légumes, profitant au maximum de toutes les vitamines contenues dans les peaux ; manger des produits de saison aux goûts riches et cuisiner des plats aux saveurs profondes ; découvrir et redécouvrir des goûts différents et des variétés inhabituelles ; faire la vaisselle sans avoir les main calleuses ou malodorantes pendant des heures ; pouvoir shampouiner la moquette ou jardiner sans crainte que le chat soit dans les parages ; nettoyer le four sans masque à gaz ; acheter des bobonnes de 5l ou 8l d'eau ; équiper la maison d'ampoules nouvelle génération ; faire les courses au marché le plus souvent possible (équipée de mon cabbas à roulettes pour pas me martyriser le dos au retour) ; utiliser des noix de lavage pour la lessive et un détachant bio également (imbattable sur les taches de chocolat :-d ) ; etc...
D'un point de vue purement pratique, l'eau est moins chère par bonbonne qu'en bouteille, les ampoules consomment moins et ont une durée de vie jusque 10fois supérieure, les légumes, parce que de saison, sont moins chers aussi...
Et parce que je me déplace avec mes sacs et cabbas (je tends un sac de tissu au marchand de légumes qui pèse, met dans le sac, pèse, etc... Peu importe que les légumes soient un peu terreux, le sac est en coton, lavable en machine ), et que j'achète des produits peu voire pas emballés, je remplis moins vite la poubelle.
A chacun de trouver ses marques, ses repères, se faire une idée et l'appliquer, selon ses besoins et ses moyens.
Régulièrement, j'enrichirai cette nouvelle rubrique avec des adresses de vente en direct, (magasin, marché ou ferme), vente en ligne, actualités, nouveautés, etc... Et si vous souhaitez partager vos découvertes, coups de gueule ou coups de cœur, pensez aux commentaires !
D'ici là, à vos papilles !
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