Papill'en goguette

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samedi 17 juin 2006

Une soupe aux cailloux

Y a des jours où l'on se dit qu'on ferait mieux de rester sous la couette, des printemps qui ressemblent à des automnes, des soirées où l'on est invité mais où tout se ligue pour vous pourrir la vie et vous gâcher l'envie d'y aller.

Pourtant, la petite voix est là qui tiraille et sans s'en rendre compte on se prépare et, sans l'avoir vraiment décidé, on est déjà en chemin.

C'était hier, il était 13h. J'étais encore un peu malade de ce fichu coup de froid pris plus tôt dans la semaine, vaseuse pour tout dire. Pourtant, alors que je bougonnais tout ce que je pouvais, j'avais préparé mes épices et m'étais mise en route : Hugues, kiné à Villeneuve d'ascq, préparait une soirée entre amis pratiquant le Qi Qong, et m'attendait pour la confection d'un cocktail et de deux desserts, une soupe de fraise à la verveine et une autre à la menthe.

Cette soirée s'organisait comme une soupe aux cailloux : certains préparaient à manger, d'autres des sketchs, des chansons, des poèmes, des danses... Chacun des invités m'a émue, surprise, amusée, ravie. :) j'ai découvert des gens merveilleux, à la personnalité riche, au cœur chaud. Je ne connaissais personne, mais ai parlé avec la plupart d'entre eux, parfois juste quelques mots, d'autres fois presque sous le ton de la confidence, mais toujours avec une grande joie au fond de l'âme. :)

Une personne avec qui j'ai eu peu de temps, mais que j'espère recroiser, m'a émue par sa douceur, sa sensibilité et son art. Carla Foris est professeur de tango. D'origine hongroise, sa voix roule les "r" et m'a enchanté l'oreille comme le chant matinal des oiseaux, et sa grâce, la légèreté de ses pas, ont enchanté mes yeux sur un air de bandonéon, guidée par un jeune argentin, , diplômé de philosophie, venu étudier quelques temps en France. Ce soir, avec sa compagnie, elle organise un bal de Tango argentin, auquel je ne peux malheureusement pas assister, mais qui sera j'en suis sûre un beau moment.

Longtemps, j'ai eu du tango l'image vieillotte de mon grand-père sifflotant et tournoyant, de réunions de famille ou je m'ennuyais parce que l'unique enfant au milieu d'adultes et adolescents, lors de repas qui n'en finissaient pas. Jusqu'au jour où je vis Le temps d'un week end, où Al Pacino, incarnant un colonel à la retraite et aveugle, invite une jeune femme à danser, séduit par le délicat parfum de son savon de toilette. S'étant fait décrire la piste par Charlie Simms (Chris O'Donnel) l'étudiant qui l'accompagne, il entraîne Donna (Gabrielle Anwar) avec une élégance rare dans un tourbillon où chaque pas, chaque souffle semble suspendu aux notes de l'orchestre. Moment d'intense émotion.

Hier soir, j'ai retrouvé cette même émotion en regardant les danseurs glisser les pas au fil de la musique (superbement orchestrée sur chaîne hi-fi par Lucien dont je vous parlerai bientôt). J'avoue ne pas encore oser franchir le pas et m'inscrire aux cours, mais j'y pense de plus en plus ! :) En attendant, le site de la Compagnie du 8 renversé est en lien sur ce blog, et ce soir j'écris au son de La revancha del Tango. ;)

P.S. : J'ignore le titre du morceau de tango dansé par Pacino dans le film cité précédemment, j'ai eu beau chercher sur le nain ternet je ne l'ai pas trouvé, l'un(e) d'entre vous connaît-il/elle le titre et le compositeur ? Merci d'avance. ;)

P.S.2 : Je n'avais pas mon appareil photo, si certains ont des photos du cocktail ou des plats de compotée de fraises et pouvaient me les envoyer afin d'illustrer ces articles, ça ajouterait un peu de couleur. :) Encore merci. ;)

Festival international du film indépendant, Lille

Du 28 juin au 2 juillet se tiendra la seconde édition du festival du film indépendant de Lille. De l'Aéronef au Méliès, du Palais des Beaux-arts à la Maison Folie de Wazemmes, venez découvrir ou redécouvrir un cinéma qui a du cœur et des tripes.

Au programme de cette année une rétrospective du cinéma sénégalais, une thématique sur les clandestins, le premier film de Jacques Doillon, un gros plan sur le travail de Dany Laferrière, 3 films pour les plus jeunes, des films régionaux (dont mon coup de cœur Quand la mer monte, de Gilles Porte, avec Yolande Moreau), la projection de films tels que Osama, Bloody Sunday ou Tokyo eyes, des expositions, des invités passionnants, bref : que du bonheur !

Venez nombreux ! ;)

mercredi 7 juin 2006

Le temps des cerises

Un autre coup de cœur, mais qui se résumera en une citation d'un article de l'AFP :

"TOULOUSE (AFP) -

L'Etat et la SNCF ont été condamnés mardi pour la première fois en raison de leur rôle dans la déportation de Juifs, dans une procédure engagée devant le tribunal administratif de Toulouse par des membres de la famille du député Vert européen Alain Lipietz, transférés en mai 1944 vers le camp de Drancy.

Le tribunal les a condamnés à verser une somme totale de 62.000 euros aux requérants, l'oncle du député et les ayants-droit du père de M. Lipietz et de sa soeur Hélène, conseillère régionale Verts d'Ile-de-France.

La SNCF a décidé de faire appel de la décision, a indiqué l'avocat de la société nationale, Me Yves Baudelot. "La SNCF a agi sous le régime de la réquisition sans marge de manoeuvre", a-t-il expliqué.

"C'est la première fois dans l'Histoire que l'Etat et la SNCF, en tant que tels, ont été condamnés", a pour sa part déclaré M. Lipietz à l'AFP qualifiant la décision d'"historique".

Si le tribunal a suivi les recommandations du commissaire du gouvernement (NDLR: chargé de dire le droit), qui à l'audience du 16 mai avait requis la condamnation, il n'a pas évoqué la notion de complicité de crime contre l'humanité qui figurait dans la requête des plaignants.

Il a en revanche repoussé les exceptions de prescription évoqués par l'Etat et l'avocat de la SNCF estimant que les victimes "n'ont disposé d'informations suffisantes sur leur créance qu'à partir du milieu des années 1990", "plus précisément lorsqu'a été rendu accessible au public le rapport documentaire (...) établi en 1996 par M. Bachelier, chercheur au CNRS, à la demande de la SNCF", sur le rôle de l'entreprise dans le transport des Juifs.

"Ce n'est qu'à partir de 2001, avec l'arrêt Papon et la déclaration du président Chirac, que les victimes des agissements de l'Etat, comme mon père et mon oncle, ont compris qu'elles étaient en droit de réclamer réparation", a rappelé M. Lipietz.

L'élu Vert a rejeté les critiques de Me Arno Klarsfeld, défenseur de la SNCF dans le cadre d'une plainte d'enfants de déportés aux Etats-Unis, qui s'étonnait d'une réaction "aussi tardive". "Ils arrivent en 2006 alors que tout a été fait auparavant", avait déclaré l'avocat après l'audience du 16 mai.

Dans son jugement de mardi, le tribunal administratif a pris en compte le préjudice subi par les victimes: "leur enfermement dans les locaux de l'administration pénitentiaire de Toulouse à la suite de leur arrestation par la Gestapo le 8 mai 1944 à Pau, leur acheminement par la SNCF (...) de leur internement au camp de Drancy du 11 mai au 17 août 1944".

Les juges ont estimé qu'il s'agissait "d'une faute de service qui engage la responsabilité de l'Etat", car "l'administration française ne pouvait manifestement ignorer que leur transfert (...) a facilité une opération qui devait normalement être le prélude à la déportation des personnes concernées".

"Le tribunal a reconnu que l'Etat et la SNCF ont fait plus que ce que leur demandaient les Allemands" concernant la déportation "non seulement des Juifs mais également des tziganes ou des homosexuels", a remarqué Alain Lipietz.

Contre la SNCF, qui facturait ces prestations au tarif de 3e classe alors que les personnes étaient transportées dans des wagons à bestiaux, la juridiction administrative a considéré que "la société nationale n'a jamais émis ni objection ni protestation sur l'exécution de ces transports". Elle a même souligné que celle-ci avait "continué à réclamer le paiement de telles factures après la Libération".

Rejetant l'exception d'incompétence, le tribunal a estimé que la société de transport "agissait pour le compte de l'Etat français lorsqu'elle assurait le transport de Juifs à destination de camps situés sur le territoire national". "Ces transports ne sauraient être regardés comme ayant été assurés dans le cadre de l'exploitation du service public ferroviaire industriel et commercial", souligne le jugement."

Quand nous chanterons le temps des cerises...

mardi 6 juin 2006

Looking for Richard, de Al Pacino

"A horse ! A horse ! My kingdom for a horse ! " ou si vous préférez : "Un cheval ! Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! "

Un vrai gros coup de cœur pour Looking for Richard, de Al Pacino, que j'ai découvert par hasard, merveilleusement mis en scène et interprêté par un acteur de génie !

Récompensé en 1997 d'un "Best Documentary Director Award" par la Directors Guild of America, Al Pacino nous livre ici sa vision d'une pièce qu'il connait bien, et qu'il travaille jusqu'au plus profond du texte pour ce documentaire où se mélangent extraits de la pièce et discussions de style(s), interviews de passants new-yorkais et explications de doctes universitaires.

Il nous invite à suivre le travail des comédiens, explorant l'étude nécessaire à la compréhension et de facto à l'interprétation d'une telle pièce. Mais pas de manière austère, non ! Pacino fait vivre Richard, Kevin Spacey campe un Buckingham d'abord dévoué, Wynonna Ryder incarne une Lady Anne fragile et désemparée, puis chacun d'y aller de sa remarque, de sa suggestion, poussant l'analyse du texte et de l'histoire jusqu'à, pour Pacino, devenir le personnage incarné, un richard dévoré par son ambition, à moitié invalide sous le poids de ses complots.

Ce film documentaire est un fantastique exercice de style, un témoignage du travail des acteurs, celui qui ne se voit pas, celui qui précède le tournage voire même les premières répétitions.

C'est aussi, pour certains, la possibilité d'accéder à une œuvre riche et donc parfois complexe, d'une manière presque ludique, le rythme soutenu ne laisse pas de répit au spectateur, et l'esprit cabotin de Pacino ne cesse de surprendre, jusqu'à ses partenaires.

1h54 de pur bonheur !!! :)

dimanche 27 novembre 2005

"Le Baldakin", cuisine libanaise ou "Le restaurant d'un autre genre"

Le Baldakin, 18 rue Masséna, est une merveille de douceur et de saveurs ! J'y suis allée manger un midi et je suis tombée sous le charme des épaisses tentures couvrant murs et plafonds, de la chaleur du service, et le repas a été une suite d'agréables découvertes papillesques gustatives

  • en apéritif, un cocktail libanais, Jallab, à base de moût de raisin et d'eau de rose
  • en entrée, une assiette fraîche de mezzé : hommos, fromage et tomates relevées de coriandre et d'huile d'olive
  • en plat, un chich taouk ou poulet à l'ail avec un boulghour léger et épicé (pas pimenté, mais accompagné d'épices)
  • en dessert, un flan : mouhalahiés, parfumé à la rose

C'était délicieux, fin, parfumé, et copieux ! Le tout pour 44€ pour deux personnes ayant consommé la formule midi ! J'avoue : j'ai hâte d'y retourner !

PS : en faisant une recherche sur le net, j'ai appris que le Jallab est une boisson libanaise traditionnelle servie à ceux à qui on veut souhaiter la bienvenue ! Je suis d'autant plus touchée que c'est l'apéritif que nous avait conseillé la serveuse.

Bon voyage à vos papilles !

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